Clovi Paris : quand l’assise devient Haute Couture

Agathe Toulemonde, créatrice de Clovi Paris, présente son concept innovant qui marie le mobilier et la haute couture. Sa marque propose cinq types d’assises (du pouf au fauteuil) habillées de tissus d’exception provenant de stocks dormants de maisons de couture ou de développements exclusifs sur métier jacquard. Entretien

Je m’appelle Agathe Toulemonde, je suis la créatrice de Clovi Paris. Clovi Paris, c’était l’idée de réunir le monde du mobilier et de la haute couture. On est venu designer 5 assises, on va du petit pouf trop mignon au fauteuil, à la banquette. On vient tous les vêtir des tissus que vous voyez ici, qui proviennent soit de stocks dormants de maisons de couture, soit des développements comme le petit léopard qu’on a vraiment développé sur métier jacquard. L’idée c’est de pouvoir mixer l’ensemble des tissus que vous voyez derrière moi sur nos assises, avec cette envie d’avoir des modèles presque unis. qu’on ne verra pas partout et qui vont évoluer au gré des coups de cœur, de voyages, avoir des petites pièces un petit peu en même temps intemporelles et qu’on ne verra pas partout.

Et comment vous avez eu cette idée ?

Agathe Toulemonde :  l’idée, c’est vraiment venu à Venise, en Italie, dans leur salle de bain. Il y avait un petit pouf et je trouvais que dans cette pièce tout à fait carrelée, assez froide, le petit pouf venait apporter une touche de chaleur et de sensualité incroyable. J’ai eu un vrai déclic. Et c’est vrai que du coup, en interrogeant la propriétaire de ce magnifique hôtel, elle m’expliquait qu’en Italie, il y avait toujours un pouf parce que c’était comme une pièce à vivre. Une pièce où on passe du temps, où on prend plaisir. Donc voilà, c’était le tout. de s’asseoir, de discuter avec la personne potentiellement dans le bain. Donc ça m’avait beaucoup marquée. J’aimais aussi l’idée de se dire qu’on remette au goût du jour les beaux tissus. Des tissus nés sur métier jacquard, avec une main, du relief. Chacun de nos tissus a une histoire. Par exemple, on a des tissus 100% recyclés, à base de bouteilles d’eau, développés en Italie. Voilà, chaque tissu a sa petite histoire.

C’est la première fois que vous êtes à Maison Objet ?

Agathe Toulemonde :Tout à fait. On a eu beaucoup de chance. On a été repéré d’ailleurs par Maison Objet, ceux qui nous ont proposé un stand. Donc on est ravis. On a eu énormément de retours, un super accueil, des énergies incroyables. Donc on a hâte de développer tous ces projets. C’est vrai que c’est plein d’opportunités et on est vraiment trop contents.

C’est quoi pour vous un détail qui change tout?

Agathe Toulemonde : Un détail qui change tout, c’est le détail qui surprend. Qui surprend soit parce qu’il vient finir. En fait, c’est la cerise sur le gâteau. C’est vraiment le petit détail qu’on n’attend pas et qui est tellement beau.

Qu’est-ce qui traverse les modes en décoration?

Agathe Toulemonde : Je pense que le savoir-faire, le côté artisanal, ça dépasse tout. Je pense qu’un jacquard de velours, comme on peut le voir derrière moi, ça a existé, ça existe, ça existera, ça ne se démodera jamais. C’est une matière qui vit, qui est tellement belle, impossible que ça se démode. *

Est-ce qu’il y a un objet qui réveille un souvenir chez vous?

Agathe Toulemonde : Nous avons développé un modèle qui s’appelle le Piaf, qui est une sorte de revisite du crapaud de nos grands-mères. C’est un objet pour lequel j’ai énormément d’affect, alors pourtant je les ai martyrisées petite, je lui ai coupé ses franges, j’ai tiré dessus. Et aujourd’hui, c’est un peu la pièce signature de chez Clovis. C’est en même temps ce côté vintage, en même temps ce côté burlesque. Voilà la pièce un peu joyeuse, festive, qu’on a envie de voir. Un peu partout d’ailleurs, ça peut être dans un magasin, ça peut être dans un restaurant branché Elle est tellement, elle est connotée, très sensuelle, j’adore.

Alors autour de la vue, qu’est-ce qui réveille votre regard?

Agathe Toulemonde :  J’ai toujours adoré regarder les nuages. Ça peut paraître un peu bizarre, mais il y a  je pense, ce côté cocon, doux, quelque chose de très réconfortant et qu’on retrouve d’une certaine manière dans nos tissus. Parce que on est sur des velours, on est sur des chenilles, des mélanges de lin et de laine. Il y a ce côté en même temps très beau mais très réconfortant. Voilà que j’aime, je pense, qui me réconforte tout simplement.

 Alors, la matière qui vous touche, qui vous parle le plus ? On est sur le toucher.

Agathe Toulemonde :   c’est la laine parce qu’elle est en même temps très robuste, très identitaire. Mais elle peut avoir ce côté doux, réchauffant, protecteur. Et je pense que une pièce en laine. Dans n’importe quelle pièce d’ailleurs de sa maison, ça peut être dans une entrée, ça peut être dans un salon, même une salle de bain sur un lit. C’est quelque chose qui vient tout de suite apporter de la douceur  c’est indémodable, c’est un cachet.

L’ouïe, le bruit qui vous inspire, ça peut être un silence.

Agathe Toulemonde : En toute transparence, j’ai trois enfants donc le silence, j’adore ! J’adore ! Sinon un un bruit que j’adore, c’est toujours aussi des rapports avec la nature, les oiseaux. J’aime beaucoup le bruit des oiseaux le matin pour se réveiller, je trouve qu’il n’y a rien de plus beau.

Alors le goût alors comme le goût c’est compliqué en déco, je l’ai tourné autour du bon goût, ce qui a bon goût en déco.

Agathe Toulemonde : Quelque chose qui ne se démode pas, quelque chose qui dure, quelque chose qui interpelle. Et qui nous parle à nous-mêmes, en fait, tout simplement. À partir du moment où ça a son goût, je pense qu’il n’y a pas de mauvais goût. Et puis on est tous uniques, donc j’ai du mal à croire qu’il y a vraiment du mauvais goût.

 L’odorat, l’odeur qui vous ramène à l’essentiel, l’essence des lieux.

Agathe Toulemonde : La vanille. On est toujours dans quelque chose de réconfortant. On met un petit peu de musc et là on a la petite touche de sensualité, on est parfait.

Votre sens le plus aiguisé?

Agathe Toulemonde : Le toucher, clairement. Le toucher, c’est une mémoire, d’une matière, d’une sensation, d’une chaleur. Je sais pas, j’adore toucher des tissus, j’adore prendre la main de mes enfants, c’est le contact avec les gens, cette chaleur qui transperce en fait, que ce soit les êtres humains, un objet de belle qualité, voilà le toucher.

Et une devise pour finir qui fait sens

Agathe Toulemonde : Pas après pas. J’aime cette philosophie de se dire on avance, on fait du mieux qu’on peut, des fois ça marchera pas à tous les coups, mais faut voilà l’idée de rebondir, de toujours avancer, pas forcément regarder derrière soi, et voilà d’aller plutôt dans une optique de positivité. Et je pense qu’il y a beaucoup de choses très belles, de personnes extraordinaires, et voilà, je préfère aspirer vers cette idée que qu’une autre.