Insensé

Fiona BeenKens : Aimer sa déco, sans s’y attacher

9 décembre 2025

Et si le vrai bonheur ne se trouvait pas dans le canapé de nos rêves, mais dans ce que l’on vit au quotidien ? Avec la spécialiste de la neuroarchitecture, Fiona Beenkens, on parle de ces détails qui changent tout, de l’importance de finir un intérieur plutôt que de le fantasmer, et d’apprendre à se détacher émotionnellement des objets. Une conversation où la décoration devient un environnement qui nous soutient, sans nous définir

C’est quoi pour vous un détail qui change tout ?

Un détail qui change tout pour moi, c’est d’aller jusqu’au bout du bout de la chose. C’est-à-dire de ne pas rester dans un intérieur où il manque plus que la plainte. Je préfère que les choses ne soient pas 100% à notre goût, mais finies, que de dire je ferai ça dans deux ans quand j’aurai le budget.
 

Est-ce qu’il y a un objet pour vous qui est important et que vous gardez, quels que soient les déménagements ?

En fait, ça peut paraître très contradictoire, parce que je parle de l’importance de la décoration pour son bien-être. Mais quelque part, j’aimerais qu’on apprenne émotionnellement à se détacher un petit peu de la décoration. Ça veut dire que c’est ce que j’explique dans le livre. Notre vrai bonheur, il est dans des choses qu’on vit, dans des choses qu’on fait et pas dans des choses qu’on possède. Et donc, même quand on déménage ou quand on achète le nouveau canapé de nos rêves, on va avoir une excitation énorme, mais on le sait tous, elle passe.
 
À un moment donné, on rentre chez nous et notre canapé, il nous fait plus cet effet d’excitation. J’essaye aussi de transmettre, et donc je le fais pour moi, que c’est chouette d’aimer notre décoration, qu’il faut qu’elle nous corresponde, qu’il faut surtout qu’elle… ne renforce pas nos problématiques. Ce n’est qu’un objet, finalement. Donc, pour l’instant, à part mon doudou, je n’ai rien qui m’a suivi.

Qu’est-ce qui réveille votre regard ?

C’est la mer et les couchers de soleil. La matière qui vous parle le plus ? Ce serait le velours.

Le bruit qui vous inspire ?

La mer aussi.
 

Le bon goût en décoration ?

 
C’est une question à laquelle j’ai beaucoup de mal à répondre. parce que, justement, j’essaye tellement de me détacher de l’esthétique et du goût et du visuel que j’aurais presque envie de dire ce qui a bon goût dans l’architecture, c’est la ressemblance au client. C’est d’avoir écouté la personne au point que le bon goût, c’est qu’on rentre chez quelqu’un et qu’on dise, oui, je suis chez toi. Ça respire le toi. Ça, c’est le bon goût pour moi.

L’odeur qui vous ramène à l’essentiel ?

L’odeur de la brume du matin.
 

Votre sens le plus aiguisé ?

 
 l’intuition  
 

Et une devise qui fait sens ?

 
J’aime beaucoup celle de… De base, elle est en anglais, mais je vais la traduire. Elle est un peu moins belle en français, mais ça fonctionne. Quand une fleur… On ne prend pas, on fixe l’environnement dans lequel elle est, pas la fleur elle-même. En anglais, c’est vraiment « if a flower doesn’t bloom, you fix the environment, not the flower ». Et j’aime bien, dans le contexte, dire « si tu ne vas pas bien, regarde ce qui se passe autour de toi, regarde ton environnement ». Moi, je travaille avec l’environnement de l’espace, mais on peut parler d’environnement en termes de personnes, en termes d’entourage. Donc, c’est une devise que j’aime beaucoup.

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