Rendez-vous était pris avec Grégoire Denis dans le showroom parisien de la marque, Rue de Mézières. Dans un café du quartier, Grégoire Denis, passionné par son métier, nous raconte l’histoire et le développement d’une maison familiale de 200 ans.
Parlez-nous de Toiles de Mayenne ?
Toiles de Mayenne est une marque, pas une spécialité locale. Elle a été créée par mon grand-père et son frère. Ils étaient tisseurs dans l’habillement. Pour faire face à une crise en 1952, ils ont cherché un marché complémentaire. Ils l’ont trouvé avec le tissu d’ameublement qu’ils vendaient en direct, en démarchant les grandes familles et en vente par correspondance. Ce marché était naissant. On commençait tout juste à habiller les fenêtres de rideaux. Les dames des grandes maisons équipent rapidement leur maison avec ces tissus « grand teint » résistants aux lavages et à la lumière.
A côté des tissus, la société a très vite proposé un service de confection sur mesure avec 40 personnes travaillant encore aujourd’hui en ateliers à Fontaine-Daniel. Toiles de Mayenne édite des tissus d’intérieur de qualité à des prix abordables. Nous réalisons aussi des produits complémentaires comme des coussins, abat-jour, des objets, des sièges…Nous offrons également des services de conseils en décoration allant de la définition du projet à l’installation elle-même. Ces services sont payants.
Quelle est votre ambition pour la marque ?
Nous souhaitons nous développer à l’export. Nous avons redressé la situation en France. Nous travaillons déjà en Belgique et en Allemagne. Nous nous développons en Australie, en Chine. Nous venons de terminer un projet clé en main dans ce pays dans une maison de 800m². Nous faisons tout fabriquer en France. Nous jouons le rôle d’ensemblier dans ce type de projet.
Combien de collections par an ?
Nous renouvelons à peu près 20% des collections par an. Nous devons nous adapter en permanence, innover, sortir de nouveaux tissus.
Combien de temps mettez-vous à élaborer une collection ?
9 mois entre l’idée et la mise sur le marché. Nous sommes trois à travailler dessus en interne. Une styliste coloriste, une technicienne et moi-même.
Quels sont les sources d’inspiration?
La mode, les salons professionnels et notamment de tissus mais pas seulement, les remontées terrains des boutiques, les demandes des clients, les ventes, les cabinets de tendance. Il y a une accélération du renouvellement.
Quelles contraintes de coûts et de matières avez-vous ?
Notre coût le plus important est le coût du travail et non pas le coût matière. Nous avons souhaité continuer à tisser en France.
Cela nous permet d’avoir une souplesse et une réactivité importante pour le marché hôtelier. Nous pouvons réaliser une commande vite et bien pour un style de décoration, une couleur.
Notre valeur ajoutée se trouve dans la qualité de nos tissus, dans la densité de matière, difficile à trouver avec un certain tombé, un toucher.
Par ailleurs, personne ne sait ce que l’on vend bien. Cela nous permet d’avoir une indépendance sur nos statistiques de vente et de ne pas retrouver nos tissus ailleurs.
Notre image est un investissement marketing. Les gens rentrent aujourd’hui dans nos magasins pour avoir un tissu de qualité fabriqué en France. Nous travaillons en autres, avec Sophie Malbranche, qui dessine des tissus métalliques et haut de gamme.
DKOmedia publie un livre blanc sur l’utilisation des médias sociaux dans les métiers de la décoration. J’aurais aimé avoir votre sentiment sur ce sujet ?
Notre page Facebook compte 2800 fans. Dès que nous organisons un concours, nous avons évidemment plus de fans. Mon expérience est que la page facebook fonctionne comme un blog. J’y ai raconté ma journée au salon de Milan sans forcément parler de tissus. Je donnais mes impressions. J’ai eu beaucoup de réactions positives. Nous y partageons des expériences, des idées. Nous prenons en photos nos créations à la sortie de l’atelier de confection.J’ai supprimé le fil d’actualité twitter dont nous nous servions très peu.
Vous souhaitez commander des tissus en ligne. C’est maintenant possible la marque a un site marchand.
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