Tendance

Obsessions privées par Elizabeth Leriche

9 septembre 2011

 Elizabeth Leriche a choisi pour le salon Maison & Objet de Septembre 2011, de nous inviter dans un cabinet de curiosités. Elle y met en scène la diversité des collections comme celle de tennis Bensimon, de vieux grille-pain, de jouets anciens ou de papillons découpés dans des cartes. Inventifs, obsessionnels, tous ces collectionneurs sont des passionnés.

L’analyse de cette tendance par Elizabeth Leriche :

« Qu’est-ce qu’une collection ?

Une vulgate psychanalytique  a depuis longtemps fait un sort à cette activité aussi vieille sans doute que l’humanité. Entre « névrose obsessionnelle » et « pathologie compulsive », cette manie du recensement et de la possession fait des collectionneurs des personnalités éminemment singulière. Une collection c’est en effet une énergie obsessionnellement focalisée sur le recensement, à la fois hasardeux et méthodique, de l’hétéroclite et de l’inattendu, du banal ou de l’inédit, du commun ou du rare. Car absolument tout peut être collectionné, cumulé et compilé. La collection et le collectionneur ont ce génie de donner de la valeur à l’infinie variété des formes créées et produites.

Obsessions privées s’interroge sur l’actualisation de la question de la collection : en quoi cette question nous renseigne-t-elle sur l’époque et nous donne-t-elle des clés pour demain ?

L’homme produit de plus en plus pour des cibles (les consommateurs) toujours plus différenciées et émiettées. La collection d’aujourd’hui est le signe d’une pathologie de la production et de la consommation contemporaines des objets. C’est une tentative de recensement, d’archivage et de déclinaison de la créativité humaine. C’est une entreprise de postproduction.

Les collections d’aujourd’hui sont multiformes. L’espace « obsessions privées » met en scène cette diversité : autour d’un cœur présentant des collections privées emblématiques rayonnent des propositions incitant le visiteur à s’approprier cette « obsession » entre collections à constituer parmi l’offre du salon ou collections expérimentales à l’image de certaines séries propres à la création contemporaine. Mais, elles partagent toutes la même ambition, ou la même pathologie contemporaine : donner un sens à la multiplicité.et trouver la singularité de l’identique, pour créer une œuvre unique. »

You Might Also Like

No Comments

Leave a Reply