Comment une chasseuse de tendances transforme-t-elle un sol en expérience émotionnelle ? Elizabeth Leriche, formée à la création textile chez Nelly Rodier, a imaginé pour Tarkett une scénographie immersive autour du feu et de l’eau, métamorphosant des collections de sols biosourcés en voyage sensoriel. Elle nous dévoile son processus créatif où couleur, matière et connexion aux éléments naturels deviennent stratégie marketing pour rendre désirable un produit technique.
Je suis Élisabeth Leriche, j’ai ma mon agence de style et je travaille depuis de nombreuses années dans le domaine de la décoration, aussi bien en Conseil pour des marques qu’en scénographie pour des expositions.
Pendant longtemps, vous avez travaillé avec NellyRodi. En quoi consiste votre métier auprès des marques?
J’ai appris mon métier chez NellyRodi, un bureau de style. Ma formation c’est créatrice textile donc je viens de la couleur, de la matière et donc j’ai appris ce métier en direct.Et puis après j’ai créé mon propre bureau et du coup j’accompagne les marques pour les collections pour se projeter dans le futur. Alors on n’est pas devin quand on a un bureau de style, on est bien ancré avec la réalité et on étudie les mouvements de consommation et l’évolution de notre société. Alors ici, on est chez TARKETT et c’est la scénographie entre feu et eau.
Quel a été en fait le processus pour créer ce concept narratif? ?
Alors chez TARKETT , j’étais en charge de la scénographie et la thématique étant de partir des couleurs.
Donc les couleurs sont très importantes dans notre environnement parce que elles influent sur nos émotions, sur. Notre ressenti et tarket, c’est une marque qui travaille beaucoup pour des lieux publics et notamment des écoles ou des lieux comme ça qui reçoivent du monde. Et j’ai eu envie de travailler sur le thème de la nature et notamment en travaillant sur les coloris chauds et les coloris froids. J’ai opposé le feu et l’eau de façon à faire une scénographie en 2 volets et qui nous font ressentir les couleurs.
Comment vous équilibrez en fait entre les objectifs marketing et commerciaux de la marque et votre vision artistique ?
Personnel pour les scénographies. Mais en fait la marque c’est aussi promotionner un matériau naturel. Donc évidemment le mot nature tout de suite m’a invoquée, m’a impliquée dans un processus créatif autour des coloris chauds, des coloris froids. Et donc je me suis replongée dans cette notion de chaleur, de rayonnement avec le côté solaire et puis dans les tons froids, apaisants, autour de ces thèmes aquatiques où j’ai symbolisé des îlots. Tout ça en ayant un peu derrière la tête la sauvegarde de notre planète.
Comment vous allez mesurer l’impact de cette exposition qui est quand même immersive dans la perception d’une marque auprès des professionnels?
Par rapport à Tarkett, l’idée de rendre le sol en fait désirable, voilà parce que souvent c’est assez technique, mais en même temps, bah voilà, c’est du ressenti, on est ancré, on a besoin aujourd’hui pour se projeter dans le futur, d’être ancré dans notre. Nos racines et d’être en connexion avec les éléments de la nature et c’est un sujet qui m’a toujours parlé. Moi, je demande toujours à la nature de me donner sa force entre le côté tellurique et le côté céleste.
Et je pense qu’aujourd’hui c’est primordial de se connecter aux éléments.
Comment vous êtes organisée avec la marque?
Tarkett m’a accompagnée plusieurs fois sur mes projets de maisons et objets et du coup, ils m’ont sollicitée pour travailler sur cette scénographie et j’étais comme une gamine devant la gamme de couleurs. Voilà, c’est comme une. De crayons de couleur et du coup, tout de suite, mon imaginaire s’est mis en route et voilà, j’ai fait cette scénographie très graphique, très visuelle et presque un peu enfantine. Et je crois que aujourd’hui, c’est bien aussi de se reconnecter à son enfance pour se projeter justement dans un monde futur. On a besoin de se réancrer et je trouve que ces produits qui sont faits avec des matériaux biosourcés sont redevenus complètement d’actualité.
Quel défi avez-vous rencontré ?
Ce qui était sympa, c’est qu’en fait on peut faire des tas. Plein de choses avec cette matière, alors elle est assez malléable et elle peut se découper et graphiquement on peut faire des jeux de formes. J’ai joué sur la fluidité notamment autour de ce côté aquatique et puis sur le rayonnement avec ce côté solaire, donc j’ai pas eu de problématique parce que ce matériau est assez facile à travailler.
Vous avez trouvé l’inspiration tout de suite?
L’inspiration… J’ai fermé les yeux, je me suis connectée aux éléments et le côté chaud et le côté froid m’ont apparu une évidence parce que évidemment on travaille autour de nos émotions. Et évidemment, les impacts des couleurs dans notre environnement sont primordiaux. Et ça, j’ai tout de suite ressenti le côté chaleureux de ces couleurs rayonnantes. Je trouve qu’aujourd’hui on a besoin de réenchanter notre quotidien et on a besoin Ben de réconfort. Et évidemment, les couleurs chaudes, les couleurs chaudes nous réconfortent.
Tu produis des images, des visuels, des moodboards que tu proposes. Il y a des échanges comme ça ?
Alors quand je fais un projet, je commence à conceptualiser. Qu’est-ce que ça m’évoque ? Je me mets toujours à la place du visiteur qui va traverser le lieu ou les expositions et je crois qu’aujourd’hui c’est très important. Moi je ferme toujours les yeux et par rapport à une thématique, je j’ai besoin de ressentir, d’être dans quelque chose de sensible. Je crois qu’aujourd’hui l’expérience qu’on a envie de vivre, c’est dès que tous les sens soient mis en action, aussi bien la vue avec le côté très graphique, visuel, le côté couleur qui moi me parle évidemment.
Et aussi le côté ressenti très souvent. C’est intéressant aussi de travailler autour du son, autour des odeurs. Je crois que on a besoin aujourd’hui de proposer des expériences globales.





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