Après avoir travaillé chez les éditeurs de tissus réputés tels que Lelièvre, Pierre Frey et Zimmer + Rohde, Antoine d’Albiousse a souhaité lancer sa propre maison d’édition en reprenant il y a 10 ans, la Maison Destombes. Il a mis tout son savoir-faire dans cette aventure et propose des tissus au toucher et au tombé particulièrement soigné. Il nous accueille dans son appartement showroom parisien pour nous parler de ses nouvelles collections et de ses inspirations
Pouvez-vous nous parler d’Antoine d’Albiousse Editions?
J’ai souhaité donner mon nom à la maison de tissus d’ameublement que j’ai reprise depuis presque 10 ans pour écrire une nouvelle page. J’aime que les tissus vibrent et que les matières s’accordent et se répondent à l’infini. C’est dans cet esprit que je conçois mes collections en veillant particulièrement au « toucher » et au « tombé » de l’étoffe. Certaines de mes matières sont devenues des incontournables comme la toile de cocher, le velours de fiacre ou le drap de Flandres.
Je cherche à marier la tradition et le glamour, j’aime les alliances improbables de textures et de coloris profonds et chatoyants, comme par exemple une toile très brute avec une étoffe plus brillante voire sophistiquée ou encore avec un velours qui parait usé par le temps.
Enfin, je consacre énormément de temps aux finitions et cherche à retrouver des qualités aujourd’hui disparues. Alors que l’industrialisation a standardisé les produits j’accepte, et je recherche même parfois, certaines imperfections ou irrégularités qui sont la signature d’un travail artisanal. Mes étoffes sont patinées et doivent se bonifier avec le temps… C’est un savant mélange de création contemporaine et de savoir-faire ancestraux.
Quelle est la particularité de vos tissus Caviar et Zibeline, qui font partie des nouveautés 2015?
Caviar est un tweed d’aspect vintage. Tissé principalement à partir d’une fibre écologique, le jute, qui donne son aspect brut au tissu, Caviar est ensuite délavé pour offrir en final un aspect « patiné ». Les nervures et/ou marbrures issues de cette opération répondent à une volonté délibérée de retrouver l’esprit brut historique des tissages en jute.
Par sa résistance et sa souplesse, Caviar est destiné aussi bien à couvrir du mobilier (d’esprit scandinave par exemple) qu’à confectionner des rideaux pour une ambiance très cosy.
Quand à Zibeline, c’est un tissu changeant au toucher surprenant et incomparable. Son poil droit en couleur contraste avec une chaine écrue Lin-polyamide ce qui lui confère une profondeur proche d’un velours mohair.
Décliné dans une gamme de 19 coloris profonds ce « velours chenille » est adapté aux sièges comme aux rideaux. Lavable à 30°, il est particulièrement résistant et son prix de vente est particulièrement attractif.
Vous accueillez vos clients sur rendez-vous dans votre showroom appartement dont vous changez régulièrement la décoration. Pouvez-vous nous en parler? Quelle est l’idée de cette saison?
Oui, en effet je reçois mes clients dans mon appartement showroom. Je ne voulais plus d’un showroom exigu, c’est trop frustrant et j’ai besoin d’espace pour m’exprimer. La dernière mise en scène a été confiée à Florence Renouf, architecte d’intérieur de talent. Elle a osé les mariages de matières et de couleurs ; le résultat est élégant et les gens se sentent bien.
Mais surtout mes tissus sont en situation, présentés dans un univers à mon image, au milieu des objets que j’ai chinés et qui ont tous une histoire. C’est un endroit exclusif, l’ambiance est feutrée, les clients se sentent privilégiés car ils ne sont pas dérangés par les gens de passage. Ils peuvent ainsi se projeter dans leur propre univers.
Vous aimez mixer les objets anciens et contemporains, les accumulations. Qu’est-ce qui vous inspire? Quels sont les objets qui vous intéressent en ce moment?
Je déteste les intérieurs figés et le total look. Chez moi, l’intérieur évolue au grès de mes trouvailles. Les lignes de l’objet, l’usure ou non du temps, l’authenticité, la couleur, la matière seront déterminants. Avant tout, j’aime extraire les objets de l’oubli, les détourner, puis les associer avec d’autres plus modernes ou contemporains.
Grand chineur depuis l’adolescence, j’ai toujours fonctionné selon mes coups de cœur et par principe, je n’achète que des objets qui me plaisent. Aujourd’hui se sont les bouteilles anciennes en verre soufflé ou les vases des années 50, mais demain ce sera autre chose !
Avez-vous de bonnes adresses de brocante pour nos lecteurs?
Je suis un fidèle des puces de Vanves et dès que je peux m’échapper de Paris, je parcours les vide-greniers de province. C’est là que je déniche mes meilleures trouvailles mais il est vrai que je suis très matinal. Et puis j’ai découvert récemment Brocantelab.com qui propose une excellente sélection pour chiner sur internet.
Plus d’informations :
Showroom parisien sur rdv: 06 15 30 15 80 ou sophie@antoinedalbiousse.com
Antoine d’Albiousse – ZA de la saint Denis – Bat 13 – Route de Breteuil – 27130 Verneuil sur Avre – Tel + 33 2 32 38 18 41