Bernard Reybier révèle l’univers de Fermob où chaque détail technique rencontre l’émotion intemporelle. Pour ce dirigeant, la modernité traverse les décennies comme les chaises iconiques des années 20.
C’est quoi pour vous un détail qui change tout ?
Ça peut être dans un produit, une tête de vis. Une tête de vis, c’est quelque chose de prodigieux.
Qu’est-ce qui traverse les modes en décoration ?
Quand j’ai de nouveaux collaborateurs, j’ai un certain nombre de livres ou encyclopédies des chaises. Et j’adore leur montrer des produits. Et quand vous tombez sur des créations de Breuer dans les années 20, d’Ernst Race dans les années 50, qui ont encore toute leur modernité, voilà des produits qui ont traversé le temps. Quelle est la recette magique ? Je ne la connais pas.
Est-ce qu’il y a un objet qui vous accompagne depuis des années et qui vous a jamais quitté ?
J’ai un affect très particulier pour le face-à-face de Pascal Mourgue qui a été fabriqué, édité chez Fermob.
Qu’est-ce qui réveille votre regard ?
La couleur, mais dans la couleur, c’est plutôt les fautes de goût dans la couleur.
Le bruit qui vous inspire le plus ou le silence ?
Alors, en ce qui concerne les sons, j’aime beaucoup le bruit de l’eau et des rivières.
Ce qui a bon goût en déco ?
Ce qui a bon goût, c’est quand, dans l’instantanéité du goût, vous retrouvez la matière ou l’aliment d’origine. J’aime le fromage parce qu’au bout du fromage, d’un morceau de comté ou de beaufort, on peut sentir le lait. Quand vous sentez le lait dans votre tête, vous sentez les prés. Quand vous sentez les prés, vous sentez les fleurs. Et cet enchaînement généré au début par le goût a un côté.
L’odeur qui vous ramène à l’essentiel ?
Alors, l’odorat est un immense mystère. J’ai capté il n’y a pas longtemps une odeur que je ne saurais pas définir et je me suis revu dans la ville de Marseille à la main de ma grand-mère dans une rue. Je ne saurais pas vous expliquer pourquoi,mais c’est fantastique, plus de 60 ans après, d’être transporté par une odeur. Ça a été une sorte de miracle.
Votre sens le plus aiguisé ?
Sans doute la vue, parce que j’ai une capacité qui énerve mes collaborateurs ou les équipes prototypistes. Je suis capable, à 50 mètres, de voir qu’il manque un millimètre à un dossier de chaise.
Une devise qui fait sens ?
Je pourrais en donner deux. Chez Fermob, la curiosité est un joli défaut. Et puis une autre que j’aime beaucoup, fais aux autres le bien que tu voudrais que l’on te fasse.





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