Avant-gardiste et créateur de génie, Christian Tortu a su donner un nouveau souffle à un univers depuis longtemps figé et dicter les tendances. Il est aujourd’hui connu dans le monde entier aussi bien pour ses compositions que pour ses vases.
Christian Tortu est fier de ses origines paysannes. Dans la famille Tortu, on est maraîcher de père en fils depuis toujours. Vers l’âge de 6 ans, Christian dispose de son propre “jardinet” : on y trouve quelques légumes, et notamment des choux… pour son lapin, et des fleurs. A cette époque, il devient également un lecteur assidu des catalogues des grainetiers que les représentants laissent à son père: peu d’images, seulement quelques gravures et surtout des listes de noms de plantes qui le font rêver… A l’issue de ces premiers contacts avec la profession, il profite des vacances scolaires pour travailler chez les fleuristes. Après quelques tergiversations, il opte pour le statut d’auditeur libre à l’école d’horticulture d’Angers où il apprend à lire la nature…dans les livres. Et c’est autour de 22 ans qu’il décide d’aller sur le terrain et de mettre en pratique ses connaissances botaniques. Ouvrier fleuriste dans différentes villes de province pendant quelques mois, il monte à Paris en 1977 pour devenir 1er d’atelier chez Pierre Declercq, dans le XVIème arrondissement. Pour une année seulement, affirme-t-il ! Très vite, Christian Tortu est apprécié par les parisiens. Il commence à fréquenter le jet-set de la mode, des arts et de la publicité… Christian Tortu se donne à fond… Mais au bout de 6 ans, il a envie de tout quitter. Quitter les contraintes, quitter ce rythme de travail, quitter Paris… Jusqu’à ce qu’il tombe sur une boutique de fleuriste, carrefour de l’Odéon, avec une grande baie ouverte sur la rue des Quatre-Vents…L’adresse est à elle seule une promesse de rencontres au détour d’un chemin campagne. Il ne résiste pas. Il rachète le fonds de commerce, avec tous les vases, les boîtes en carton et en plastique transparent, les tiges et les pics en fer… qu’il s’empresse de faire disparaître pour les remplacer aussitôt par ses fameux pots en terre, sans prétention, ses seaux et ses arrosoirs de jardinier… Fleurs, feuillages, mousses et … fruits et légumes envahissent l’espace. Le n° 6 du carrefour de l’Odéon devient rapidement un “îlot de nature ” au coeur de la cité. En moins de deux mois, le succès est au rendez-vous… Christian Tortu est avide de nouveaux espaces. Il ouvre plusieurs magasins en Asie (Singapour, Hong-Kong, Taïpe…) et en 1991, il s’installe sur 5th avenue, à New York. Après tout, une ville qui s’est choisi la pomme comme emblème ne peut qu’accueillir avec enthousiasme un fleuriste qui ose en faire des bouquets… “Christian Tortu” était un nom. “Christian Tortu” devient une marque dont Christian Tortu, l’homme, entend gérer la croissance et maîtriser l’image. Pour lui donner une unité et en maintenir la cohérence globale, il lance une ligne de produits qu’il compose avec soin. En la matière, la règle de conduite qu’il adopte est simple: il ne conçoit que des produits qu’il aurait lui-même envie d’utiliser et qui s’inscrivent dans le quotidien pour rendre la vie plus douce, plus belle. S’échapper, l’espace de quelques instants… Il en va de même pour le service Verdures qu’il a conçu pour Raynaud. Il ne s’est pas contenté de “décorer” des assiettes ou des tasses. Il a imaginé son service de table idéal, repensant la forme même des pièces, mélangeant les styles: le bol à riz côtoie ainsi sereinement l’assiette à dessert ou la tasse à café. Les motifs différents s’accordent, échappant aux habitudes et aux convenances… Volontiers iconoclaste et toujours passionné, Christian Tortu ne peut travailler que s’il se fait plaisir et si on lui laisse la liberté de faire partager ce plaisir. C’est aussi dans cet esprit qu’il aborde tous les chantiers dont on lui confie la scénographie: des défilés de mode des grands couturiers (Dior, Valentino, Chanel, Balmain…) au Festival de Cannes, des soirées de prestige du Comité Colbert aux expositions dans les Musées… Sur toutes ses créations souffle ce que l’on appelle désormais “l’esprit Tortu”.
Source : Agence de presse Mariette Landon et Associées
Christian Tortu
6 Carrefour de L’Odéon
75 006 Paris
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