L’Union nationale des industries françaises de l’ameublement (Unifa) s’est résolu à vendre le Salon du Meuble de Paris au leader français de l’organisation de salons professionnels.
Le Salon du meuble, né en 1960, était resté jusque là, indépendant. C’était un outil pour les membres du syndicat Unifa. Ce syndicat a été créé par les professionnels pour les professionnels et était jusqu’à présent l’organisation la plus représentative de l’ameublement.
Mais, les stratégies financières ont changé la donne. En effet, depuis les années 90, les salons deviennent de véritables marques avec des valeurs financières. Le Salon du meuble fait aujourd’hui les frais d’une guerre sans merci avec le salon Maison&Objet : procès récurrents, concurrences sur les dates d’organisation, les lieux et les exposants.
Le salon Maison & Objet vient quant à lui de fêter ses dix ans. Il a été créé par Etienne Cochet qui, avait regroupé huit salons liés à la décoration. Ce dernier s’est positionné immédiatement au niveau international pour attirer les acheteurs du monde entier comme les coréens, les américains ou les japonais. Il s’adresse également aux prescripteurs c’est-à-dire les architectes et décorateurs d’intérieur. Le salon influence et se nourrit de la mode, la gastronomie, la beauté, la maison. Il donne la note des tendances de la décoration. Il n’est pas centré seulement sur le meuble. Ainsi, Maison & Objet a reculé ses dates, pour avoir lieu en même temps que les Salons de la mode et de la beauté fin janvier et a créé une dynamique «Paris Capitale de la création». Cette année, un nouveau salon a ouvert ses portes : Planète meuble, concurrent direct du Salon du Meuble de Paris.
Les désertions du Salon du meuble de Paris se sont multipliées : Ligne Roset-Cinna, a rejoint Scènes d’Intérieur, pour exposer sur un stand de 700 m2. L’objectif avoué est de conquérir de nouveaux clients. Christophe Pillet, designer scénographe attitré du Salon, n’était plus au rendez-vous. Les artisans-éditeurs Domeau & Pérès n’ont pas pris de stand au Salon du meuble. Gérard Mialet, de XO, a exposé aux deux salons et a opté pour Maison & Objet.
Ces désertions ont fragilisé la position du salon du meuble de Paris. La création du salon Planète meubles en Janvier a accéléré le mouvement.
La réalité serait peut-être qu’aujourd’hui il existe un trop grand nombre de salons internationaux et peu d’acheteurs pouvant faire tous les salons : Milan, Cologne, Paris, Franckfurt… Deux salons français ne peuvent plus coexister dans un marché devenu mondial.
En mars 2005, Unibail avait donné le ton avec l’acquisition d’Exposium pour un montant total de 232,6 M€. La concentration dans le secteur des salons va continuer.
Rappelons que les salons sont des lieux de contacts incontournables.
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