Découvrez l’univers délicat et poétique d’Elsa Garaix, fondatrice de la marque française de linge de maison, Les Pensionnaires, reconnue pour sa broderie signature et ses motifs intemporels. Rencontre avec une entrepreneure qui réinvente la douceur dans la décoration.
Est-ce que tu peux te présenter, me dire qui tu es et la marque ?
Elsa Garaix :
J’ai fondé la marque Les Pensionnaires il ya bientôt 8 ans. Je ne suis pas du tout issue du cercle de la décoration, mais c’est vraiment une passion que j’avais depuis petite. La voie de la formation m’a emportée vers complètement autre chose. Je me suis lancé dans l’entrepreneuriat n’étant pas issue de ce cercle, en me disant que si je voulais le faire, il fallait le faire toute seule. Je suis allée voir des ateliers, je suis allée discuter. J’ai beaucoup fait appel au réseau, qui a été très précieux pour comprendre les matières, la distribution. Mais par contre, j’avais une idée très précise de l’univers que je voulais. Je voulais donner à ma marque. Et puis ensuite est venu le nom Les Pensionnaires, qui évoque la pension école, mais aussi la pension de famille. Et puis c’est aussi les pensionnaires de la Comédie Française. Les jeunes acteurs qui arrivent à la Comédie Française, on les appelle Les Pensionnaires. Ce sont aussi les pensionnaires de la Villa Médicis à Rome. Donc des lieux d’accueil, de réception, de partage, de créativité.

Donc voilà, Les Pensionnaires sont nés fin 2018 et font leur petit bonhomme de chemin en s’installant dans les intérieurs.
Est-ce que tu peux me parler de la signature Les Pensionnaires ?
Elsa Garaix : Oui, c’est vrai que je ne l’ai pas évoquée. On a sur tous nos produits une petite broderie dorée. L’idée m’est venue parce que, si on prend la signification Les Pensionnaires en mode pensionnat, il y avait souvent à l’époque un petit fil pour que les pensionnaires fassent référence à leurs vêtements. Sur tous nos produits, il y a cette petite signature, que ce soit sur le linge de lit, le linge de table et tous nos accessoires. Voilà, c’est le petit détail qui fait qu’on nous reconnaît de loin.
Et dans les motifs, tu es resté simple ?
Elsa Garaix : Oui, la marque propose des classiques revisités. J’essaie d’avoir la couleur juste, la forme juste. Mais ce sont des intemporels. Et donc en effet nos motifs, et notamment ceux du début qui étaient sur le linge de lit, c’était des lignes, enfin c’est des lignes parce que c’est une gamme qu’on fait toujours, des lignes un peu dansantes, des carreaux faits de petits points, des fleurs et des pois.
On enrichit la gamme chaque année de nouvelles couleurs. Une de nos signatures aussi, c’est d’avoir une grande gamme de couleurs. Si je prends les accessoires de fête, sur 12 couleurs, 10 permanentes et 2 qu’on sort et 2 qu’on fait entrer à chaque saison. Ici, par exemple, à Who’s next, on propose nos deux nouvelles couleurs, Caramel et Aubergine. J’ai une grande sensibilité aux couleurs. On nous dit souvent que cette gamme de couleurs est un peu, comment dire, éteinte. Ce n’est pas très positif, mais on n’est pas sur des couleurs franches. Ce sont des couleurs assez douces, dans l’esprit de la marque qui est plutôt douce et poétique.
C’est quoi pour vous un détail qui change tout ?
Elsa Garaix : Le détail qui change tout, déjà, ça me parle beaucoup. C’est un petit plissé sur un tissu. Ça peut être une attention aussi quand on va dîner chez quelqu’un et qu’on arrive avec un petit cadeau sur une table. Ce sont des petites fleurs réparties devant chaque convive. C’est la petite attention, ni trop originale, ni trop chère, mais c’est le petit détail qui touche, en fait.
Quel est le détail visuel qui vous fait tout de suite tilter ?
Elsa Garaix : Moi, comme je le disais, je suis très sensible aux couleurs. Et pour ça, j’adore l’Italie et ses murs décrépis, ses couleurs un peu délavées, estompées. Ça rend ma famille folle quand on est en Italie parce que je m’arrête devant des vieilles portes, des vieux murs et je prends des tonnes de photos. Mais ça, ça me touche.
La matière qui vous parle le plus ?
Elsa Garaix : Alors j’en ai deux qui me viennent spontanément. Une qui n’a rien à voir avec la marque, c’est le verre. Je trouve que c’est assez magique comme matière. D’une part de sable rustique et on arrive à une matière, enfin des objets, d’une sophistication extrême et de passer ce processus de transformation, je le trouve complètement magique. Je me suis un peu essayé, j’ai fait une journée de soufflage de verre parce que ça m’intrigait vraiment et c’est surtout super physique. Donc en part de cette matière rustique, c’est un processus très physique pour souffler le verre et on arrive à une matière légère, poétique et incroyable. Voilà, après c’est un toucher un peu froid et si je dois plutôt parler du toucher pour la matière, je trouve que le velours est fantastique, c’est moelleux, c’est enveloppant, c’est doux.
Le bruit qui vous inspire ?
Elsa Garaix : Alors je travaille beaucoup en écoutant de la musique classique. Ça m’aide à me concentrer. Je mets mes écouteurs, il ya l’équipe qui est derrière, ils peuvent témoigner, et peut-être ça fait un peu surfait, mais bref. Ça m’apaise et ça me permet de me concentrer.
C’est quoi pour vous le bon goût ?
Elsa Garaix : Le bon goût ? Le bon goût, c’est d’arriver à assembler des objets qui vont ensemble sans avoir peur de mélanger du vintage, du neuf, des époques, des souvenirs de voyage. En tout cas, ce n’est pas d’essayer d’appliquer une recette, enfin de prendre un magazine déco et de se dire, je vais faire un copieur-coller chez moi. C’est de faire un mélange d’objets qui ont une histoire et qui nous parlent, avec lesquels on est à l’aise. Être à l’aise avec son intérieur, c’est ça pour moi.
Votre sens le plus aiguisé ?
Elsa Garaix : L’odorat. J’avais envie d’être nez quand j’étais plus jeune. J’ai collectionné les échantillons de parfum, j’en avais 200. J’entrais dans les parfumeries pour en réclamer. Voilà, et comme je disais, j’ai pris une autre voie, un peu plus traditionnel parce que j’étais bonne élève. Et quand j’ai pensé à bifurquer, c’était un peu tard parce qu’on se forme assez jeune pour être nez. Mais c’est un sens qui me parle et avec lequel je suis très sensible. Quand j’arrive quelque part, les odeurs, j’essaie de former mes enfants. On a un grand jeu qui s’appelle le nez du vin, il ya 80 odeurs et on se fait des jeux pour deviner les odeurs.
Une invention qui fait sens ?
Elsa Garaix :Je dis souvent : un problème, une solution












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