Maison Château Rouge : du textile au mobilier

Rencontre avec Youssouf Fofana, fondateur de Maison Château Rouge, qui partage sa vision d’un Paris multiculturel à travers design, mobilier et influences africaines

Youssouf Fofana : Je suis le fondateur de Maison Château-Rouge. C’est une marque qui s’inspire tout simplement d’un quartier situé dans le nord de Paris, dans le 18ᵉ arrondissement, qui porte le même nom Château-Rouge. C’est une marque de vêtements, une marque lifestyle qui souhaite partager une certaine idée de Paris, un Paris multiculturel avec plein d’influences de différentes cultures et différents horizons et surtout plusieurs cultures africaines. Ça se manifeste à travers des produits avec de beaux matériaux, de belles couleurs, des motifs aussi, et c’est quelque chose qui me ressemble, tout simplement.

Aujourd’hui, c’est la présentation presse de Monoprix pour présenter une collection capsule. Vous avez déjà collaboré avec eux  Qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans cette collection ? Comment vous allez travailler ensemble ?

Là, c’est notre troisième collaboration avec Monoprix. On a débuté la première en 2018, ensuite une seconde en 2021 et la troisième. Donc je suis hyper content de ce qu’on réussit à faire ensemble. Je pense que là, la relation s’est installée. On a de plus en plus confiance aussi les uns vis à vis des autres. Je suis beaucoup accompagné, soutenu par les équipes de Monoprix. Ça m’a permis de pouvoir faire des pièces, du mobilier pour la première fois alors que sur les premières, il y avait uniquement du textile, de la déco. Et puis de la vaisselle, voilà. Et là, c’est la première fois où j’ai pu faire aussi de la du mobilier. Je suis hyperde ça. Et ça c’est la nouveauté. Et même en termes de produits, en termes de vaisselle, en termes de déco, j’ai l’impression qu’on a passé un autre cap encore. Et c’est aussi peut être lié au fait que je grandis, que j’ai de nouvelles influences, de nouveaux goûts et nouvelles façons de vouloir montrer ce que j’aime et ce que j’ai en tête. Et ça se manifeste dans une collection qui est très différente de ce qu’on a fait jusqu’à présent et dont je suis je suis hyper fier.

Qu’est ce que vous avez comme formation ?

Un BTS banque et un master en gestion de projet web marketing. J’ai travaillé dans le digital et à la banque. C’est mon parcours professionnel et scolaire et ensuite j’ai fait une bifurcation et j’ai décidé de me lancer et de lancer la marque parce que c’est quelque chose que j’aimais depuis très jeune. Je sentais ça me ça me démangeait et j’avais envie de créer, de faire des choses. Puis je me suis écouté et aujourd’hui voilà, je fais ça à temps plein.

Quels sont les différents meubles présentés ? Pourquoi ces meubles ?

J’ai d’abord réalisé les assises. Donc on a une chaise qui est pas très haute mais assez massive. On a travaillé sur le choix des matières. On a beaucoup travaillé le bois avec des pièces qui soient massives et qui ont du caractère dans une pièce. C’était quelque chose qui était important pour moi. Je voulais jouer sur quelque chose qui soit avec des matières naturelles mais qui sont imposantes.

Donc on a une belle chaise avec un tapis de perles qui recouvre la chaise qui est inspirée des tapis qu’on retrouve sur les couvres sièges dans les voitures. Et puis c’est quelque ce qui a baigné mon enfance et que je voulais faire revivre à travers ce mobilier.

On a un tabouret également que j’ai designé, qui est inspiré des tabourets qu’on retrouve en Afrique de l’Ouest, avec cette assise qui est reconnaissable grâce à la forme de son assise. On a un fauteuil aussi avec une forme très moderniste, avec des lignes très droites, parce que pareil dans tout le mobilier qu’on a que j’ai réalisé, je voulais avoir des lignes quand même qui soient très droites et très radicales.

Une table aussi que j’ai designé avec des motifs incrustés dessus, une lampe qui se pose au sol. Voilà, j’aimais bien l’idée d’avoir plein d’objets du sol. Vous allez voir dans la réalisation, dans le design, dans les hauteurs, on est sur quelque chose qui reste quand même très bas.

Quelles sont vos influences ?

Sur les influences Il y en avait plusieurs et j’ai apprécié surtout du moment. J’ai beaucoup, beaucoup regardé des vidéos, lus des bouquins sur Lina Bo Bardi, qui est une architecte italienne mais qui est installée au Brésil. Et je pense que le Brésil, c’est un pays qui est hyper intéressant parce qu’elle disait une phrase que je trouvais assez inspirante qui, en parlant du Brésil, en disant que c’est un pays qui est condamné à la modernité de par ses mélanges, de par toutes les cultures qui qui créent ce pays par défaut. En fait, il est obligé de se moderniser et d’inventer une nouvelle de nouvelles cultures et de nouvelles choses. Et ça, c’est quelque chose qui m’a beaucoup inspiré et plus dans son design, dans le travail qu’elle fait autour du bois, que je trouve hyper inspirant et très beau. Donc c’est une de mes inspirations.

Je regarde aussi beaucoup ce que fait Donald Judd. Donc pareil sur c’est ces lignes hyper droites et très perpendiculaires. C’est des choses qui m’inspirent beaucoup aussi en termes de design et d’architecture, et surtout d’espace où il y avait beaucoup des espaces très grands, très vides et très au sol. Ça, c’est quelque chose qui m’inspire beaucoup.

Et après y a tout ce qui concerne mon héritage culturel et où je vais puiser sur des choses qui sont liées aux cultures africaines, dans les motifs, dans les petits détails. Et c’est ça qui vient amener justement un supplément d’âme dans les pièces. C’est quoi pour vous un détail qui change tout, le.

Un détail qui change tout ?

J’ai l’impression que la couleur vient apporter quelque chose qui fait tout de suite une différence la plupart du temps. Donc je dirais le bon choix, un bon choix de couleur, ce qui.

Qu’est-ce qui traverse les modes en décoration pour vous ?

Un design qui n’a pas été pensé pour marquer une époque, mais qui a été fait d’une façon où on a l’impression qu’il aurait pu être designé dans les années 50, dans les années 30, dans les années 2000 ou même peut-être durant la préhistoire, mais qui a une certaine touche de modernité, peu importe l’époque à laquelle on regarde la pièce.

Quels objets réveillent chez vous un souvenir ?

Un objet qui eéveille chez moi un souvenir. Alors je parlais du tapis de perles de la voiture qui est pour moi… Je ne sais pas pourquoi j’ai une fixette en ce moment sur ça, donc je parlerai de ce tapis de perles de couvre-siège d’auto.

Qu’est-ce qui réveille votre regard ?

Les belles choses  Je pense que les belles choses réveillent mon regard.

La matière qui vous parle le plus ?

La matière qui me parle le plus  Le bois. Parce que le bois, je trouve, c’est quelque chose qui a traversé toutes les époques, qui pour moi me parle beaucoup parce que c’est quelque chose de noble. Et puis il y a toute l’histoire de l’art. Enfin je sais pas, il y a quelque chose de mystique à travers l’arbre, donc je dirais le bois.

Le bruit qui vous accompagne ?

Le bruit qui m’accompagne. C’est une chanson de Bon Iver qui s’appelle Holocene.

Qu’est-ce que le bon goût ?

Le bon goût, c’est lorsqu’on sait, quand on est soi-même et quand on met des choses qui nous ressemblent et qu’on se dit, enfin, même si on n’aime pas, mais qu’on voit, c’est évident que ça va avec la personne. C’est ça le bon goût.

Quelle est l’odeur qui vous ramène à l’essentiel ?

L’odeur qui m’emmène à l’essentiel ? Je dirais l’encens.

Le sens le plus aiguisé ?

Mon sens le plus aiguisé, mon instinct. C’est un autre sens j’imagine, mais c’est ce que j’ai de plus précieux.

Une devise qui fait sens ?

Faire humanité ensemble.

Crédits photos : Monoprix