Tendance

Art’Keting de François Bernard

26 janvier 2012

Un univers résolument fifties pour François Bernard et la folie se niche dans les détails et le décalage pour l’espace qu’il a mis en scène au salon Maison&Objet.

La décoration joue avec l’art autant dans sa fantaisie que dans ses codes. Ainsi, on va trouver de plus en plus de séries limitées, de pièces uniques et de thèmes comme le Pop Art, le Soft Art, la moustache ou le portrait.

Table avec playmobils Leblon Delienne

Ce qui prime, c’est la fantaisie et la bonne humeur. Le besoin de légéreté se fait sentir. La maison devient un lieu de création, de projection de ses désires, que l’on personnalise. Les couleurs qui domainent cette saison sont le violet, le bleu grisé et le jaune moutarde.

Le tendanceur explique son parcours d’inspiration :

« Néologisme amusé autant qu’amusant qui prédispose la décoration actuelle à jouer sur les codes de l’art et à gommer les distinctions entre « bel art » et art de la décoration.

Mot-valise formé de art et de marketing dont le but avoué est de décontracter nos styles de vie et tout ce qui va avec!

Histoire : de façon récurrente, le siècle dernier a été traversé par des courants de pensées déconstructivists visant à déstabiliser des dualistes de formes et de pensées par trop dualiste (masculin/féminin, nature/culture, sujet/objet, sensible/intelligible, passé/présent, etc). Les hiérarchies, les rapports de force ont ainsi eu tendance à s’effacer devant un « décoricage » pertinent et dynamique qui toujours réinterroge la forme, recrée le sens, favorise les échanges. Aujourd’hui, l’art, l’art décoratif et le design floutent leurs limites et ce début de XXIè siècle le spectacularise d’autant. Offrant un espace de jeu (de je?) à la liberté du faire, à la transgression, au télescopage (des influences, des temps) et aux colisions (des références, des mots, des origines), la scène créative formalise son inventivité sur toute forme de supports et sacralise le banal ou l’exceptionnel comme si chque pièce était unique.

Suspensions Bijou-Bijou design L. Brabant - Veronese

Sanctuaire de l’hyper-personnalisation, les espaces à vivre élèvent la maison au rang d’oeuvre et vous en êtes l’auteur. De la starification du rien (« My last » cigarette encadrée dans une caisse américaine avant sevrage intensif) à la sophistication de la pièce rare, c’est la figure d’un amateur amusé par son propre spectacle qui dessine à l’envi les contours d’une décoration à la fois foutraque et élégante, qui affirme sa différence et assume sa folie douce.

L’art fixe les repères des influences et dicte ses codes. Les magasins de décoration redeviennent des « galeries » à vivre qui présentent canapés, tables, chaises et objets de décoration mais également sculptures, peintures décoratives, tapisseries, décorations murales. Les maisons suivront d’autant. »  

Coordination de l’exposition : Jean-Louis Serrato

Conception spatiale : Douglas Leeg

Coordination architecture : Michel Jaffrelo

Mise en Lumière : Patrick Boucher

Graphisme : Agnès Hospitalier

Construction : Estampille

Environnement sonore : Philippe Mallier

Plus de photographies sur notre page Facebook, www.facebook.com/DKOmag

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