Habitué aux croissances à deux chiffres, le marché des livres de loisirs créatifs connaît un fort ralentissement en 2006.
Cela correspond dans un premier temps à la fin d’une mode : celle des perles. Le succès des Best-sellers de Dessain et Tolra a fait des envieux. Des éditeurs non spécialisés se sont précipités sur ce marché, venant du même coup, concurrencer les quelques professionnels ancrés. Hachette pratique a fait du loisir créatif, l’une de ses priorités éditoriales, fin 2005. Ils ont rajeunis les petits pratiques Hachette et ont imaginé la collection « Je l’ai fait toute seule ». Marabout intensifie sa présence. Il publie 20 nouveautés en 2006 contre 10 en 2005. Deux collections sont lancées « Marabout d’ficelle » et « Marabout made by me » et visent les jeunes et les moins jeunes, les branchés et les classiques. Chez Ouest France, on développe des livres pour les experts et les néophytes. Solar, Eyrolles, Marie Claire, l’Inédite, Belem, Arcancia ou CréaPassions sont donc venus étoffer le marché. Chaque livre n’est plus un best seller dans ses conditions. Les éditeurs vendent plus souvent 2000 exemplaires d’un livre que 100 000. L’offre est devenue surabondante. Les enseignes disposant d’un espacé dédié aux livres de loisirs créatifs sont nombreuses (Loisirs & Création, Dalbe, Créa, Cultura, Leclerc, Le Kiosque à Idées), mais la production est tellement volumineuse qu’elle ne permet pas à tous les ouvrages d’être clairement identifiés par les libraires et leurs clients. Comment se différencier alors quand tout le monde fait la même chose et quand on est du même coup, obligé de couvrir tous les sujets du domaine : perles, mosaïque, encadrement, broderie, scrapbooking, recap’, feutre, les gris-gris… Les spécialistes, plus habitués à la construction des catalogues et à leur gestion pourraient marquer des points dans la bataille commerciale.
Les éditeurs spécialisés sont à la recherche de nouveaux eldorados. Ils doivent susciter l’envie et créer la surprise. La tendance est souvent à vouloir faire des coups mais il faut également assurer une stabilité financière en publiant des valeurs sûres qui constituent leur fonds de catalogue. Trois types d’éditeurs sont donc à distinguer : les éditeurs techniques qui publient des bibles d’apprentissage, les éditeurs spécialistes qui proposent des ouvrages de détente et les opportunistes. Leur cible commune sont les amateurs, les amateurs éclairés et les passionnés. Les novices achètent plus un ouvrage que les experts qui sont finalement moins nombreux… Le loisir créatif offre tout de même de belles perspectives aux professionnels.
En 2007, le marché devrait s’assainir au profit des libraires et de leurs clients.
No Comments